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Parcoursup : l’herbe est-elle plus verte chez nos voisins européens ?

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La plateforme Parcoursup, dédiée à l’orientation Post Bac, a fermé ses portes le 21 septembre pour l’année 2018. La remplaçante de l’APB a donné du fil à retordre à pas mal de futurs étudiants dont certains n’ont toujours pas trouvé de place. Des ajustements sont donc à prendre en compte pour l’année prochaine. C’est, notamment, auprès de nos voisins européens que des solutions ont été trouvées.

Parcoursup, l’énigmatique

Pour ceux qui auraient raté un épisode, voici une séance de rattrapage sur la fameuse plateforme Parcoursup.

C’est quoi ?

Parcoursup s’adresse à tous les élèves de terminale qui préparent leur bac à la fin de l’année. Il est plus que primordial pour eux de trouver où et quoi étudier une fois le diplôme en poche. Que ce soit une licence, une première année de médecine (PACES), un BTS, un DUT ou encore une classe préparatoire aux grandes écoles, le processus est le même.

Parcoursup a été établi pour faciliter les démarches et concentrer toutes les possibilités d’études supérieures sur une même plateforme.

Comment ça marche ?

Le site ouvre en janvier, il suffit de se connecter en se créant un compte. Ensuite, les élèves ont la possibilité de saisir leurs vœux jusqu’en mars sans les classer. Suivant les demandes, des dossiers nécessitant des pièces complémentaires peuvent être demandés par certains établissements.

Au mois de mai, les réponses définitives sont données. Les futurs étudiants découvrent s’ils ont été retenus ou non et choisissent l’établissement qu’ils préfèrent.

Quelles sont les limites ?

En apparence, la procédure à l’air simple et efficace. Mais cette année, Parcoursup a connu des rebondissements. Selon un communiqué du Ministère de l’Enseignement supérieur, plus de 950 élèves n’avaient toujours pas trouvé de place au 21 septembre (date de clôture de la plateforme).

On peut donc s’interroger sur les limites de ce système et les améliorations à apporter. Comme bien souvent, on se tourne vers les autres pour trouver des solutions. Nos voisins européens sont, pour la plupart, assez performants en ce qui concerne le domaine de l’éducation.

L’orientation en Europe

L’Europe regorge de pays pour qui l’éducation a une place importante. Prêt pour un tour européen post-bac ?

L’Allemagne : un temps d’avance

Seules les études de médecine sont gérées par un organisme national, pour le reste, les universités sont autonomes. Elles peuvent instaurer une entrée sélective si elles le souhaitent. Les étudiants allemands sont de plus en plus nombreux, ce qui oblige les établissements à être de plus en plus sélectifs.

En revanche, dès le collège, trois filières se distinguent :

  • La voie professionnelle, appelée Hauptschule
  • La voie technologique : Realschule
  • La voie générale qui est le Gymnasium

Chacune donne accès à des formations différentes à l’université. Le critère essentiel pour accéder à un établissement d’enseignement supérieur est, comme en France, l’obtention du baccalauréat baptisé Abitur.

L’Angleterre : une sélection pointue

Chez nos amis anglais, les futurs bacheliers utilisent l’UCAS. Il s’agit d’un des systèmes les plus performants et évolués du monde. Rien que ça ! La procédure d’inscription est la même qu’en France. On s’inscrit sur le site internet, on émet 5 vœux parmi 400 établissements.

La différence avec l’hexagone réside dans la lettre de motivation à adresser pour chaque orientation. Il faut ensuite envoyer un dossier et surtout, indiquer sa prédiction sur les notes que l’on va obtenir au A-level (le bac anglais).

Pour ne pas se tromper sur leur recrutement, certaines universités demandent à faire passer un entretien oral aux candidats. C’est d’ailleurs une alternative qui sera utilisée pour le Parcoursup version 2019. Autre nouveauté, il n’y aura plus de quota d’étudiants « hors académie », tous les étudiants pourront postuler à tous les établissements comme en Angleterre.

L’Espagne : la liberté est donnée aux universités

Comme en Allemagne, seuls les diplômés d’une filière générale sont éligibles à l’université en Espagne. Que ce soit un établissement public ou privé c’est la même chose, chacun est libre d’imposer ses propres règles grâce à l’article 27 de la Constitution.

Beaucoup d’universités publiques espagnoles utilisent les notes du bac et celles de l’évaluation d’accès à l’université. L’élève doit cumuler au moins 5 points sur dix pour prétendre être candidat. Pour les formations qui attirent du monde, la sélection se renforce un peu plus. Des épreuves facultatives de compétences sont proposées. Elles permettent aux étudiants volontaires de gagner des points et d’améliorer leur note globale.

Dans le système espagnol, le mot facultatif se transforme bien souvent en obligatoire. Pour les études de médecine par exemple, les meilleurs dépassent bien souvent les 10/10, on est donc bien loin de la note de 5/10 préconisée.

L’Italie : le pays le plus similaire à la France

En Italie on procède comme en France, à quelques exceptions près. Le bac permet d’accéder à une quantité impressionnante de filières que l’on choisit via des souhaits. Pour les études de médecine, d’odontologie, de chirurgie, de vétérinaire, ou encore d’architecture, un concours national détermine les candidats.

Des tests d’entrée sont élaborés pour certaines disciplines. On parle ici des spécialités artistiques, par exemple, où l’aptitude des candidats est testée pour éviter les erreurs de recrutement. C’est exactement le même processus qu’en France, si tu souhaites rentrer aux Beaux-Arts.

Les Pays-Bas : un changement radical

Les lycéens hollandais ont vu leur système de sélection changer radicalement en 2017. Pour la première fois, la sélection sur dossier a été introduite et a remplacé un processus assez particulier.

En effet, avant, ils devaient remplir un questionnaire de motivation, effectuer un stage d’immersion d’une journée et enfin avoir un entretien avec des responsables de la filière choisie.

Un cheminement obligatoire qui permettait de dissuader ceux qui n’étaient pas forcément faits pour ce cursus. Cette technique, appelée matching, Seuls les candidats les plus déterminés décrochaient la clé d’accès à la formation choisie.

La Suède : l’école de la deuxième chance

Les Suédois sont pour l’égalité des chances, même dans l’éducation. Ceux qui auraient obtenu des résultats moyens au baccalauréat peuvent tout de même prétendre à rentrer dans une bonne école ou une université prestigieuse. Deux catégories se dessinent avant l’entrée dans l’enseignement supérieur :

  • Ceux sélectionnés sur dossier. Ils sont vus comme les meilleurs. Ils représentent 70% des étudiants présents à la rentrée universitaire.
  • Ceux qui doivent passer un examen d’entrée pour prouver qu’ils ont les capacités pour réussir.

Les notes du lycée ne déterminent pas forcément un profil. Il y a une multitude de facteurs qui font que les lycéens n’ont pas forcément montré le meilleur d’eux-mêmes. Ce n’est pas pour autant qu’ils deviennent des incapables et que leur avenir est foutu.

Cette technique des deux pôles a fait ses preuves. Les profils dans les universités sont diversifiés, ce qui est loin de déplaire aux entreprises en quête de nouveaux talents. Pour la France, ce serait un réel avantage car il ne serait plus possible de choisir des candidats en fonction de la réputation de leur lycée.

Les changements pour la prochaine version

Cette année aura au moins permis de mettre en avant les aspects bancals du processus de sélection. Ce qu’on peut déjà dévoiler c’est que le temps d’attente sera écourté. La phase principale s’achèvera au plus tard à la fin du mois de juillet et non au début du mois de septembre comme ce fut le cas en 2018. Mais ce n’est pas tout…

Les épreuves de spécialisation prises en compte

La plateforme Parcoursup devrait ouvrir ses portes pour les nouveaux futurs bacheliers en janvier 2019. Ils auront un mois pour faire le bon choix et saisir leurs vœux. Mais ce calendrier englobera autre chose, à savoir la prise en compte de certaines épreuves.

Les épreuves communes du contrôle continu laisserait leur place à deux épreuves dites terminales. Il s’agit en fait des spécialités choisies selon sa filière. Elles seront prises en compte dans Parcoursup et peuvent jouer en la faveur (ou en la défaveur c’est comme on le souhaite) des candidats. L’évaluation se tiendra au second trimestre et les épreuves communes se dérouleront au troisième. Il faudra donc bien travailler toute l’année !

La candidature anonyme

La ministre de l’Enseignement Supérieur, Frédérique Vidal, a proposé une anonymisation des candidatures. Cette procédure n’est pas dans les priorités de la session prochaine mais c’est une idée sérieuse qui pourrait voir le jour dans quelques années.

Elle permettrait de remettre au goût du jour la confiance en l’équité et l’ouverture du système d’enseignement.

La réponse automatique

Autre nouveauté qui va en arranger plus d’un : la réponse automatique. Les lycéens n’ont pas tous une idée claire de ce qu’ils veulent faire plus tard. Mais certains ont de grosses préférences pour un établissement ou une formation.

Sur Parcoursup, il n’est pas encore possible de générer une liste de voeux classée par priorité. Mais, dès janvier 2019, Il sera possible pour les lycéens de cocher une réponse automatique qui sera envoyée à l’établissement pour donner une réponse rapide.

Plus besoin de se connecter tous les jours pour éviter de rater le coche et voir son souhait passer sous son nez.

Les candidats hors académie

En France, il est très difficile d’intégrer une université qui ne fait pas partie de l’académie du département de son lieu de résidence. Il faut demander une dérogation et patienter car les résidents sont prioritaires. C’est un peu embêtant d’autant plus quand les établissements à proximité de son domicile ne proposent pas la formation que l’on souhaite.

Dans le nouveau Parcoursup, les quotas de bacheliers hors académie sont revus à la hausse pour que les lycéens augmentent leurs choix de spécialisations et de formations.

On constate qu’en Europe, de nombreux pays ont trouvé leur cheval de bataille en termes d’orientation. Avec toutes les améliorations prévues pour notre cher Parcoursup français, on espère que l’expérience se passera au mieux pour tous les futurs bacheliers. En attendant, on souhaite bon courage au élèves de terminale mais aussi à ceux toujours en attente.

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